Y avait t-il un cours plus ennuyant qu’Histoire de la magie? C’était difficile à battre. Parvenir à écouter et surtout, retenir, ce que le professeur Binns racontait était un tel exploit! Exploit qu’Alex était malheureusement incapable d’accomplir. En ces longues deux heures de cours, il avait tout fait sauf suivre le cours. Il avait lancé des boulettes de papiers aux Serpentards de la classe, dormi un peu, écrit des nouvelles partitions sur un bout de parchemin pour pouvoir jouer un peu de guitare ce soir, comme il aimait bien le faire, puis il avait écrit un petit mot pour sa douce sur un morceau de parchemin :

Salut ma princesse,
J’espère que tu vas bien. Je m’ennuie de nos soirées en tête à tête dans la salle commune devant le feu, et j’ai hâte de passer du temps avec toi. Je t’attendrai vers 23 heures à notre endroit habituel.
J’ai hâte de te voir, je t’aime,
Alex.

Il roula le petit morceau de parchemin qu’il glissa dans la poche de sa cape avant de continuer de travailler un peu sur sa chanson. C’est vrai qu’il s’ennuyait de sa douce. Oui, ils étaient de la même maison et tout, mais avec tout le travail que les profs donnaient, il y avait un manque de temps, et puis ils n’étaient pas ensemble dans tout leurs cours non plus, ce qui compliquait un peu les choses.

Une fois libéré de ce cours infernal, Alex se leva d’un bond avec ses affaires, poussant au passage quelques Serpentards qui se trouvaient dans son chemin et se dirigea vers la volière pour trouver son hibou, lui tendis le parchemin et lui dit d’aller le donner à Gabriella. Puis le reste de la journée passa…très lentement. Alex n’était pas un grand passionné des études, au contraire. Il avait les notes de passages, sans plus. Pour lui, seule la musique importait, c’était ce qui le passionnait et voulait en faire son métier. Travailler au ministère n’était même pas une option…certes, il y avait beaucoup de métiers qui s’ouvraient à lui, mais ne dit-on pas de suivre sa passion?

Après avoir mangé dans la grande salle avec sa bande, au soir, il chercha sa belle des yeux, sans la trouver. Étrange…bon, peut-être qu’elle avait des trucs à faire? Il la verrait probablement ce soir de toute façon!
En soirée, il fit un immense effort pour faire un peu de devoirs de dernière minute, et retourna à sa composition. Il ne vit pas vraiment le temps passer, la salle commune se vidait peu à peu, même si c’était congé demain, tout le monde était fatigué et avait hâte que la semaine se termine, on dirait bien. L’heure vint, Alex attendit, pas de signe de sa belle. Il se demanda si elle avait eu son message…ou si tout allait bien. Oui, il avait tendance à s’inquiéter pour elle. C’était sa première copine sérieuse et il y tenait, c’est ça l’amour! Il continua d’écrire, se disant qu’elle n’avait probablement pas eu son hibou…

Il se passait définitivement quelque chose, il le savait. Il était tard, et oui, il commençait à s’en faire. Bon, on se calme Alex. On respire par ces deux trous de nez que l’on appelle narines et on essaie de ne pas penser au pire. Gabriella est une grande fille, elle avait peut-être des trucs à faire! Oui, c’était probablement cela! Il entendait la voix de ses potes, dont Blaine, son meilleur ami, lui dire de se calmer et qu’il s’en faisait pour rien…encore. Oui, c’était dans ses habitudes. Il aurait dû mieux choisir son hibou. Celui-ci avait l’air un peu vieux, il s’était peut-être perdu en chemin? Un peu comme le fameux Errol des Weasley…

Mentalement, il planifia autre chose, croyant qu’elle n’avait peut-être tout simplement pas reçue son invitation. Demain, le village de Pré-au-Lard serait libre? Pourquoi ne pas aller y passer un peu de temps? Il l’attendrait demain matin et ils partiraient…et iraient probablement chez Honeydukes. Cependant, ses plans furent interrompus quand il entendit des pleurs. Il n’eut pas le temps de faire grand-chose, sauf de laisser sa guitare de côté et prendre le petit ange qui s’amenait en pleurant dans ses bras. Intérieurement, il se dit qu’il savait qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond! Blottie contre lui, elle lui dit qu’elle était heureuse de le voir. Il la serra contre lui, l’embrassa délicatement sur la tête et la berça doucement pour calmer ses pleurs.

-Ça va, je suis là…tout va bien…, lui chuchota t-il à son oreille.

Il détestait la voir pleurer, cela le faisait souffrir. Il la berça doucement un bon moment pour calmer ses pleurs et se sépara doucement d’elle pour essuyer les larmes sur son visage. Il lui prit la main et la caressa avec son pouce.

-Je suis heureux de te voir aussi, mais qu’est-ce qui se passe? Tu as l’air complètement bouleversée!

Elle avait aussi l'air effrayée, il savait qu'elle était sensible, mais il se doutait bien que cette fois, c'était bien plus qu'une petite affaire.

La pauvre ne cessait de trembler, mais que c’était t-il donc passé pour qu’elle soit dans un tel état? C’est alors qu’elle lui expliqua que c’était une bande de Serpentards de 7ième année qui l’avaient brutalisée, la traiter de tout les noms…il n’en fallut pas plus pour que la rage monte en lui. Il méprisait cette maison de tout son âme. Il les haïssait! Non pas seulement à cause de la rivalité entre les deux maisons, mais également à cause de la compétition entre les deux groupes. Et même là, c’était plus que cela! Chaque fois que l’occasion se pointait, il n’hésitait pas à répliquer, il était loin de se laisser marcher sur les pieds, et surtout pas par cette bande de crétins qui n’avaient, apparemment, rien de mieux à faire.

-Attends que je les croise ceux là…s’en prendre à toi comme ça sans s’en tirer? Jamais de la vie.

Il jeta un coup d’œil à son livre de potions et eut un sourire triste. Effectivement, il était fichu. Cela le désola sérieusement, bien qu’il n’aimait pas vraiment les livres ou les potions, mais il savait très bien que les potions étaient le cours favori de sa bien aimée, donc il s’imaginait à quel point cela devait être frustrant, mais livre ou pas, se faire traiter de la sorte était tout simplement inacceptable, et comment s’en prendre à une fille aussi gentille que Gabriella? Il n’y comprenait rien. Même si elle n’aurait pas été sa petite amie, il aurait pensé la même chose, il était tout simplement impossible d’être méchant avec elle, elle était d’une telle gentillesse, d’une telle joie de vivre…c’était pour cela qu’il l’aimait, elle le rendait heureux et le faisait sourire. Quelle bande de jaloux…il avait presque hâte de les croiser pour les faire payer. Elle lui resserra la main en s’excusant, disant qu’il devait vraiment la trouver idiote de pleurer comme ça. Il lui caressa les cheveux et lui fit un bisou sur la joue.

-Tu es loin d’être idiote, chérie. Tu es brillante, jolie…tu es parfaite et ils sont jaloux, c’est tout. Pour ce qui est de ton livre de potions, je te prêterai le mien, je ne l’utilise presque jamais, dit-il avec un petit sourire.

Presque jamais utilisé, d’ailleurs, pensa t-il. Les potions n’étaient pas sa force non plus, fallait dire. Il se colla à elle et l’embrassa tendrement dans le cou.

-N’y pense plus, je sais que c’est difficile à oublier, mais cela ne se reproduira plus. Tu veux que je te change un peu les idées?, demanda t-il avec un sourire en montrant d’un signe de tête des bouts de parchemins qui traînaient sur le sol, avec des partitions.

La revoir sourire le soulagea. Bien que la rage refusait de s’en aller, il n’en revenait tout simplement pas, cette sale bande de verts et argent allaient vraiment regretter! Il ne savait pas encore comment, mais c’est certain qu’il allait trouver un moyen de les faire payer amèrement. Mais pour l’instant, il était avec son ange, il fallait profiter du moment et cesser de penser à tout cela, pourquoi gâcher sa soirée avec cette bande de lâches alors qu’il était en la présence de la personne la plus importante à ses yeux, alors qu’il ne l’avait presque pas vue de toute la semaine? Il s’occuperait de tout cela plus tard, et se contenta de la caresser.


Elle lui dit qu’elle avait envie de voir ce qu’il avait écrit, ce qui le fit sourire. Il savait qu’elle adorait le groupe et elle l’encourageait toujours, ce qui lui faisait un grand plaisir. Elle comprenait sa passion et le laissait la vivre, mais surtout, elle ne l’aimait pas simplement à cause de sa popularité, mais pour la personne qu’il était. Elle l’embrassa, ce qui le fit sourire, il lui rendit son baiser avant de prendre sa fidèle guitare – sa précieuse!


-Je n’ai pas encore de paroles, par contre. Je l’ai fait rapidement pendant les cours d’histoire de la magie…tu sais à quel point ce cours me passionne, dit-il en riant.


Sa guitare en main, il s’installa en face d’elle et commença à jouer un beau petit air, doux et romantique en jetant quelques coups d’œil à son bout de parchemin sur lequel il avait écrit les notes à faire et regarda sa douce pour voir ce qu’elle en pensait. En jouant, il songea sérieusement au fait d'y ajouter des paroles. Ce n'était pas dans son habitude de chanter, bien qu'il n'avait pas une mauvaise voix, au contraire! Il lui arrivait de le faire à l'occasion, mais il préférait largement jouer...et dans le groupe, il y avait suffisamment de chanteurs pour qu'il puisse se contenter que de jouer, et il était bien à l'aise avec cette situation!

Alex et l’histoire de la magie, c’était une longue relation sans fin de haine. Même s’il avait échoué d’année en année, il s’était vu obligé de reprendre ce cours d’année en année, parce que c’était un cours obligatoire, et qu’il n’y avait strictement aucun moyen de le retirer de son emploi du temps, et ce, même après plusieurs tentatives de négociations avec la directrice des Gryffondors, Minerva McGonagall. Mais même s’il était forcé d’y aller, personne n’avait vraiment spécifié qu’il était obligé d’y travailler! Enfin, oui, McGonagall lui en avait glissé un mot, mais le jeune homme s’en fichais pas mal, il haïssait ce cours et refusait de lever ne serait-ce que le petit doigt pour y travailler. Tant pis si ses notes étaient en chute libre dans ce cours.

En jouant, il regardait sa douce avec un sourire. Elle semblait apprécier, ce qui lui fit chaud au cœur. Même s’il avait plein de fans qui l’aimaient peu importe ce qu’il faisait, Gabriella restait la personne à qui il était le plus important de plaire quand il composait un truc. Elle lui dit ensuite qu’elle trouvait cela magnifique, ce qui le fit sourire d’avantage. Il déposa délicatement sa guitare – précisions avec quelle délicatesse il la déposa, sa guitare était si précieuse et il avait frôlé l’attaque cardiaque la fois un une Serpentard avait passé près de la briser - et l’embrassa langoureusement.

-Je suis content que cela te plaise! Tu sais que tu es mon meilleur public?, lui dit-il en lui faisant un clin d’œil avant de l’enlacer doucement. Tu m’as manquée…je suis content que ce soit le week-end. Tu as beaucoup de devoirs à faire?

Gabriella semblait avoir laissé de côté cette histoire de Serpentards, ce qui fut tout un soulagement pour le Gryffondor qui, évidemment, non seulement n’aimait pas voir sa copine triste ou de mauvaise humeur, mais c’était bien pire quand sa peine était causée par une telle bande de sombre crétins qui, apparemment, n’avaient vraiment rien de plus intelligent à faire que de mener la vie dure aux gens qui, à leurs yeux, leurs étaient inférieurs. N’allaient t-ils jamais arrêter? Bref, Alex s’efforça de penser à autre chose, parce que non seulement cela le rendait de très mauvaise humeur, mais en plus, il était avec sa douce, pourquoi penser à des choses désagréables au lieu de profiter du petit moment de tendresse qu’ils avaient présentement? Et surtout que par les temps qui courraient, ils se faisaient très rares en raison de la montagne d’études ou de devoirs que les professeurs donnaient – qu’Alex avait d’ailleurs une grande tendance à négliger - et des répétitions qu’Alex avait avec le groupe, et sans compter les compétitions…bref, il était bien occupé ces temps-ci et ne se plaignait certainement pas de ce petit moment avec elle!

Pendant le baiser qu’elle lui rendait, il posa délicatement sa main dans le creux de son dos et l’embrassa avec grande passion. Bon sang qu’elle lui avait manqué! Comment avait t-il fait pour passer au travers de la semaine sans elle? Elle lui dit ensuite qu’elle avait quelques devoirs à faire…mais qu’ils pouvaient attendre et qu’elle avait tout son temps, ce qui fit grandement sourire le jeune homme.

-Tant mieux alors, ça nous laisse plus de temps pour nous deux…, dit-il en lui rendant son baiser, caressant ses jolies boucles blondes. Je te promets d'être plus présent dans les prochaines semaines!

Il se sentait un peu mal, fallait dire, de ‘’l’abandonner’’. Il savait qu’il n’avait pas été très présent au cours des derniers jours, et s’en voulait. Il avait la petite amie de rêve, il l’aimait de tout son âme, il avait peur de la perdre…même s’il savait que leur relation était très solide, la crainte de la perdre était tout de même présente, malgré tout. Mais en amour, cette crainte est pas mal toujours présente, c’est la preuve de l’attachement, non?